Pour faire du bon cidre, il faut de bonnes pommes ...
Il faut 1/3 de pommes douces, 1/3 de pommes douces-amères, 1/3 de pommes amères. Les pommes de Crouy peuvent convenir mais rien ne vaut le terroir normand ...
Stocker les pommes à l'abri de la pluie, dans un espace aéré et frais. Un appentis est un emplacement idéal.
Pendant que les pommes continuent de mûrir, il faut songer à sortir le matériel de sa remise.
D'abord, le grugeoir. Il sert à écraser les pommes afin d'en faciliter la sortie du jus lorsqu'on les mettra au pressoir. Le grugeoir que vous voyez là date du début des années 1900. Même s'il paraît neuf, seules les parties en bois ont été refaites dans les années 1980. Il a été conçu à l'origine pour être manipulé par deux personnes mais on peut y adapter une poulie afin de le faire tourner à l'aide d'un moteur.
Pendant que l'on est sur le grugeoir, il faut vérifier l'état des "noix". Les noix sont les deux mécanismes d'écrasement des pommes. Elles ne doivent surtout pas être rouillées. Pour cette raison, en fin de saison, dès que le grugeage est terminé, elles sont nettoyées, séchées et enduites d'huile alimentaire ou de vaseline afin de les protéger de la corrosion.
On sort les récipients qui vont servir au cuvage.
En effet, après avoir grugé les pommes, on ne les place pas tout de suite dans le pressoir mais dans des cuves dans lesquelles elles vont "prendre leur jus". On les laisse ainsi se reposer de quelques heures (s'il fait doux) à une nuit (s'il fait froid) afin que le jus commence à sortir. En outre, ce procédé de cuvage permet également de colorer le jus qui prend alors un ton plus foncé.
Dans la mesure où ces cuves vont voir les pommes prendre leur jus, elles doivent être étanches. Il faut donc bien vérifier qu'elles ne fuient pas et conservent l'eau que l'on y met pour resserrer les douves. Ces cuves étaient souvent faites avec un gros baril coupé en deux. Maintenant, on les remplace souvent par des cuves plastique de qualité alimentaire.
On prépare le pressoir : on commence par installer les pieds en croix.
Attention, il y a un sens : les pieds longs à l'arrière, les pieds courts devant de manière à ce que la table soit légèrement inclinée pour faciliter l'écoulement du jus de pomme.
On solidarise l'ensemble par le dessous en vissant une plaque qui servira en outre comme point d'appui du lourd écrou de vis du pressoir.
Ca y est : le piètement est posé, calé. Remarquez les rainures dans le bois qui serviront à caler la table de pressoir sur le piètement.
Au tour de la table de pressoir. Certaines sont en une seule pièce de fonte, d'autres, comme celle-ci, sont en épaisses lamelles de bois.
Il faut veiller qu'elle soit parfaitement étanche, ce qui n'est pas le cas quand on la sort de sa remise. Il faut la laisser dehors pendant un mois en l'humidifiant régulièrement s'il ne pleut pas afin que les lamelles de bois se resserrent et la rendent ainsi étanche.
Attention, c'est lourd et diffilement maniable !
C'est bon !
Maintenant, il faut placer la lourde vis du pressoir (prés de 35 kg tout de même...) qu'il faut bien serrer par le dessous de la table du pressoir.
Au tour de la cage du pressoir, en deux morceaux
Reste à installer en haut de la vis, le très lourd mécanisme de pressage à cliquet mais on attendra le jour du pressage quand on aura mis les pommes grugées dans le pressoir.
Ca y est : le temps est arrivé pour faire son cidre !
On commence par gruger les pommes. Petite concession au modernisme : on fait tourner le grugeoir grace à la poulie de mon tracteur Eicher, c'est moins dur qu'à la main !
Prêt pour le départ !
C'est parti !
Cliquez sur la vidéo pour voir le fonctionnement du grugeoir.
Les pommes grugées sont mises à reposer dans des cuves, de quelques heures à une nuit, afin de favoriser la prise de jus et la coloration du jus de pomme : c'est le cuvage.
Puis, après quelques heures, une nuit tout au plus, on place les pommes grugées dans le pressoir.
Ci-dessous, le haut du pressoir.
Le meilleur moment : le pressage !
C'est parti !
Cliquez sur la vidéo pour voir le fonctionnement du grugeoir. (21/11/2010)
Attention : fragiles de l'intestin, s'abstenir de boire trop de jus de pomme !!!
Ne pas oublier de "peser" le cidre avec un "pèse-cidre" afin de connaître sa richesse en sucre. Ici 1060 donne un cidre assez sucré : un vrai nectar !
Quand le pressage est terminé, il faut démonter le pressoir afin d'en retirer les résidus appelés "pommons" (appellation locale...). Ici, 600kg de pommes pressées pendant deux à trois jours donneront environ 200 litres de pur jus.